1. Death's Cold Dark
2. Malfeitor
3. Reaping Death
4. Four Thrones
5. Wolves Curse
6. Lawless Darkness
7. Total Funeral
8. Hymn to Qayin
9. Kiss of Death
10. Waters of Ain Cela faisait un moment que je voulais faire une chronique de cet album, je me suis enfin décidé, voilà mon avis...
Trois ans que l'on attendait un nouveau méfait de la part des suèdois de
Watain, l'un des groupes phares de la scène black metal actuelle. Leur dernier album,
Sworn to the Dark, avait été reçu avec un avis mitigé, adulé par certains, et haït par d'autres, ce dernier s'éloignant de ce que le trio infernal avait proposé auparavant avec
Rabid Death's Curse et
Casus Luciferi. Autant dire que beaucoup étaient pressés d'entendre ce nouveau
Watain, histoire de se dire si le groupe était mort ou encore bel et bien vivant. Réponse ? Il est plus vivant que jamais.
C'est en Juin dernier que sort donc leur nouvel album
"Lawless Darkness", album qui se veut, selon les dires des membres du groupe comme le "retour du black metal".
Première chose surprenante, l'album débute avec une intro, chose que l'on avait jamais entendu jusqu'ici dans un album de
Watain. Cela laisse donc sous-entendre que d'une part, l'album risque d'être plus travaillé, mais aussi plus ambiancé. Cependant l'intro de
"Death's Cold Dark" ne dure pas longtemps, car cela commence à matraquer au bout de seulement quelques secondes. C'est probablement le titre le plus "direct" avec
"Reaping Death" sur cet album. Donc si vous arrivez à supporter le premier morceau, le reste passeras sans aucun problème, et si vous ne supportez pas, vous pourrez toujours passer des pistes (même si ce n'est pas vraiment une bonne chose lorsque l'on écoute un album pour la première fois). On sent toujours l'influence de
Sworn to the Dark, mais à un niveau supérieur. Si ce dernier était pour certains, trop "lisse" et trop "simple", ici, la technicité des musiciens saute à la gorge.
Lawless Darkness surpasse donc son grand frère sur ce point. Le second titre
"Malfeitor" est sûrement l'un des meilleurs de l'album, mixant parfaitement brutalité et mélodies (macabres) pour un rendu réellement aggressif.
On trouve également un titre totalement instrumental, portant le nom de l'album. Le titre n'a pas de paroles car selon le chanteur
Erik, ce qu'ils souhaitaient décrire dans cette chanson ne peut pas être illustrée par les mots. Le titre en question est véritablement épique,
Watain ici réussit parfaitement son coup avec des mélodies magistrales qui rendent définitivement grâce aux Ténèbres qu'ils adorent. Ce titre clôt également la première partie de l'album, qui se voulait plus "rentre dedans", alors que la deuxième partie est plus porté sur le côté épique/magique de la musique.
L'album continue donc avec la chanson
"Total Funeral" qui rappelle quelque peu les premiers albums de
Bathory (avec une production bien plus propre, évidemment). Vient ensuite
"Hymn to Qayin", chanson écrite par
Set Teitan, ex-Dissection (entre autre). C'est sans doute le morceau de l'album où l'influence de
Dissection se fait le plus ressentir, c'est simple,
Jon Nödveidt aurait lui-même pû écrire ce titre tellement la ressemblance est frappante, et dans le bon sens du terme. Cette chanson est un véritable hommage à leur frère aujourd'hui disparu, qui continue de s'exprimer à travers leur musique.
Viennent ensuite les deux dernières chansons de l'album, tout d'abord
"Kiss Of Death" et ensuite
"Waters of Ain". Le premier est assez brutal, sans froufrous ou paillettes, et l'arrivée du refrain vient confirmer la violence de ce titre avec un Erik Danielsson hurlant de façon frénétique
"Kiss of Death, Lips Envenomed, Devil's Breath, Beneath mistletoe sharpened, we shall meet, An union to extinguish the failure of the primal touch, the Kiss of Death". Même si les gars de Watain ne peuvent s'empêcher de relancer quelques accords mélodiques après le couplet et le refrain, ça ne les empêchent pas de recommencer par la suite, à matraquer leurs instrus comme des boeufs, le titre ne comportant alors qu'un petit break mélodique d'une trentaine de secondes sur plus de sept minutes. La chanson se termine sur le son des vagues, s'apprêtant à déchaîner la pièce maîtresse de l'album :
"Waters of Ain".
Watain est un groupe qui sait clôturer ses albums en beauté. On se souvient de
"Casus Luciferi" sur l'album du même nom, et
"Stellarvore" sur
Sworn to the Dark, et
Lawless Darkness contient également son feu d'artifice final, qui est sans aucun doute l'un des meilleurs morceaux de
Watain, et peut-être le meilleur de leur dernier album. Il faut également noter que ce feu d'artifice final dure presque 15 minutes, un véritable titan sonnore, même pour du black metal où les chansons sont habituellement assez longues. Le bruit des vagues fait donc doucement entrer la chanson en piste, la chanson commence avec une petite mélodie mélancolique en acoustique, mélodie qui touche vite à sa fin lorsque la basse et la guitare laissent exploser toute leur puissance.
"Waters of Ain" commence comme une chanson typique de Watain, elle est rapide, lourde, épique, avec quelques accords soignés par-ci, par-là, mais avec une force bien plus..."mystique" derrière tout cela. Le talent du batteur
H. se ressent tout le long de la chanson, comme si ce dernier était en transe. C'est seulement au bout de cinq minutes que les choses se calment de nouveau, où le rythme ralentit et où les mélodies se font plus présentes. Arrivé à la moitié de sa longevité, le titre déverse, une fois de plus des accords magistraux qui, si l'on se réfère aux paroles, annoncent la mort du personnage parlant dans les paroles (qui est en réalité le chanteur,
Erik). Arrive ensuite une surprenante apparition, celle de
Carl McCoy de
Fields of the Nephilim, prononçant les dernières paroles du titre, après cela,
"Waters of Ain" délivre un dernier solo typiquement heavy metal de plusieurs minutes, décuplant sa puissance, et laissant l'album se terminer lentement dans un outro vers un silence de mort.
Côté paroles, elles font toutes parties des meilleures que
Watain ai pû écrire jusqu'à présent. Elles sont remplies de double-sens, de métaphores, et de références bibliques. Pour parfaitement saisir à la fois le sens, et la force des chansons, la lecture des paroles me semble inévitable. De plus, chaque chanson est illustrée, dans le livret, par un dessin du même artiste ayant fait la pochette de
Lawless Darkness.
Pour finir,
Watain nous délivre probablement l'un, si ce n'est, le meilleur de leur carrière, surpassant
Sworn to the Dark de part la totale maîtrise des instruments de la part des musiciens, surpassant
Rabid Death's Curse par sa puissance, et surpassant
Casus Luciferi pour son ambiance encore plus profonde qu'auparavant. Un album qui risque d'être très difficile à détrôner cette année tant il semble parfait.
Je ne préfère pas donner de note, car ça ne sera probablement pas objectif de ma part, je vous invite plutôt à vour faire votre propre idée en allant de ce pas l'écouter.