Runhild Gammelsæter ~ Amplicon

Artiste : Runhild Gammelsæter
Album : Amplicon
Genre : Dark Ambiant / Drone


01. Collapse - Lifting The Veil
02. Expanding The Universe
03. Life
04. Evolution
05. Incubation
06. Birth
07. Coming To
08. Love
09. Senesence
10. Dying
11. Void

Runhild Gammelsæter est un jeune artiste norvégienne connue pour son growl des plus gras, des plus caverneux, des plus morbides dans les groupes tels que Thorr's Hammer, Khlyst ou Sunn O))). Mais il faut savoir aussi qu'elle a conçue un album solo sorti en 2008 dénommé Amplicon. Oubliez ses influences Doom et ne prenez que le côté Drone qui vous fait psychoter. Amplicon est un terme biologique et il faut savoir que Runhild est une biologiste diplômé donc on peut s'attendre à une ambiance glauque où médecine et expérimentation vont sûrement être de la partie.

Collapse - Lifting the Veil se veut expérimentale pour introniser cet album en alternant chant clair avec guitare acoustique et growl sur saturation extrême. L'on trouve le début assez risible mais ceci n'est que de courte durée puisque l'ambiance se retrouve vite chaotique mêlée d'effroi. Cette piste nous déstabilise au possible, on ne sait à quoi s'attendre, tout est aléatoire. Expanding the Universe est courte mais putain qu'est-ce qu'on chie dans son froc. Les cris putréfiés, les voix mélancoliques, la narration chuchotée... on n'a aucun point de repère, on est déstabilisé et au dernier moment bam ! on est frappé par surprise. Pour la suite, j'éteinds la lumière pour mieux flirter avec l'ambiance. Troisième chanson : Life. Sur un rythme de battements de cœurs se posent des cris déchirés, on dirait un monstre ou qu'elle est possédé. Ambiance enfantine, c'est encore plus perturbant. La p'tite musique qui sort des mobiles pour bébés avec une voix de femme proche d'une mère qui parle à son enfant essayent de nous rassurer mais le résultat ne fait qu'empirer.

Nous avons ensuite droit à une espèce de rite ou d'invocation avec Evolution. Bizarre, un peu plus de mal à appréhender l'ambiance de cette piste, on cherche en vain de quoi il peut s'agir. Peut-être est-ce fait exprès pour encore plus nous dérouter ? Attendons Incubation qui arrive juste après. On retrouve la petite mélodie du mobile mais plus distorsionnée. On entend des voix par-ci par-là sans trop savoir ce que c'est. L'album semble faiblir, on est moins immergé et le risque de décrocher se fait de plus en plus sentir.

Il faut attendre Love avant d'être de nouveau emprisonné dans cette confusion atemporelle. Est-ce notre cœur que l'on entend battre ? L'ambiance redevient glauque et perturbante. Les battements s'emballent, une petite mélodie acoustique s'incruste au milieu des cris torturés, mais on est loin d'être plongé comme au début de l'album. La voix de Senesence nous glace le dos. On dirait quelqu'un qui essaye de communiquer la gorge tranchée. Nous revoilà dans la même situation qu'au début, même si le synthé fait tâche pour ce morceau. Dying, comme son nom l'indique nous plonge dans une agonie musicale et surtout mentale. Cette petite voix, incrustée dans notre tête que l'on essaye de faire fuir avant de venir fou. Et putain le téléphone qui sonne il m'a fait flipper ce con. Que dire de la piste qui va clore l'album, Void ? C'est sur elle que repose l'impression finale. Les ténèbres ? Le néant ? Peut-être. Une suite de mots avec des cris de plus en plus tourmentés peut nous faire penser à une exorcisme. Outro très déboussolante dans son ensemble.

Pour résumer, c'est un avis mitigé qui en ressort. Les pistes sont trop courtes, l'ambiance ne peut s'installer en quatre minutes d'autant plus que chacune d'entre elles n'a aucun rapport avec une autre. Aucune véritable suite ou histoire. C'est le gros point négatif du projet, surtout quand le plein de l'album est plat. Vraiment dommage, cela s'annonçait prometteur. Alors oui au début on est prit par l'atmosphère mais elle se dissipe au bout de quelques tracks et du coup on commence à s'ennuyer ferme. Heureusement que vers la fin ça se rattrape. Vu que toutes les pistes sont indépendantes, seule Expending the Universe est vraiment transcendante.

Les amateurs de Dark Ambiant et de Drone trouveront sûrement leur plaisir, mais on est loin d'un Sunn O))) ou d'un Des Esseintes. Le projet doit mûrir et en fouillant davantage les abysses de la biologie avec une recherche plus profonde dans l'inspiration, le résultat sera sûrement troublant.

-| Spoon |-