Nombre de messages : 3742 Age : 33 Localisation : Reims Date d'inscription : 29/08/2010
Sujet: Crazy Town - The Brimstone Sluggers Mar 1 Sep - 19:08
Date de sortie : 28 août 2015
* A écouter * Meilleure musique
1. Come Inside 2. Light the Way 3. ExplicitBorn to Raise Hell (feat. J. Angel & DJ Am) 4. Ashes (feat. Tom Dumont of No Doubt) 5. Megatron (feat. Boondock) 6. Backpack (feat. Bishop Lamont & Fann) 7. Little More Time (feat. Koko LaRoo) 8. ExplicitThe Keys (feat. Madchild) 9. Lemonface 10. Baby You Don't Know (feat. Fann) 11. My Place 12. West Coast
Non, ceci n'est pas un topic piégé, mais marchez quand même prudemment et toujours à la lumière. Crazy Town est bien de retour, 13 ans après Darkhorse, 20 ans après sa création et près de 40 ans après la naissance de ses deux leaders. Groupe qui n'a cessé de me fasciner depuis sa découverte de part ses remarquables (et inexplicables) échecs commerciaux, son line-up aussi instable que de la nitro baignant dans du jus de citron et sa musique, bien sûr, fantastique mélange entre le Metal Floridien et la Pop Hollywoodienne. Ça s'annonce charmant.
Ravage d'une évolution fantôme propagée au fil des ans, le chemin qui mène à The Brimstone Sluggers est parsemé de nombreux marques-pages. Si tout semble normal au premier coup d’œil, comme si le groupe avait fait une courte pause puis reprit les partitions où il les avaient laissées et avait juste rhabillé sa péripatéticienne fétiche avec un sweet un peu trop grand, à l'écoute on peut quand même se demander si le retour en valait la peine. C'est vrai, qui pensait déjà voir CxT de retour ? Et qui, parmi ceux-là, pensait que ça allait toujours sonner Metal ? Ça devient presque redondant d'annoncer ce genre de nouvelle à chaque fois, mais cette-fois la finalité risque au moins de vous plaire.
Darkhorse (puisqu'il s'agit de la dernière entrée en date) n'avait déjà presque plus grand chose de Metal quand on y pense. Un Rock coincé, boiteux, peu accrocheur ; un album moins personnel que The Gift of Game. 13 ans, c'est long... on peut se dire beaucoup de choses en 13 ans mais prendre rarement de bonnes décisions sur un futur construit par un passé foiré. Tout au long de sa vie, Crazy Town a toujours été à la mode sans pour autant faire (que) de la daube et c'est cette décision qui primera. The Brimstone Sluggers est un album d'électro Hip Hop, plutôt très contemporain mais CxT n'avait pas hésiter à rechercher un line-up semblable à ses débuts pour sa reformation (guitare, basse, platine...). Pourquoi prendre un guitariste s'il n'y a pas de guitare dans l'album ? Pour pouvoir jouer les anciens morceaux en live ? Mais pourquoi jouer du Néo sur scène si ce n'est plus à la mode ?
Come Inside ouvre l'album, et on est déjà à des années-lumière du Decorated brûlant qui ouvrait Darkhorse. Et à des réflexions, d'autres constatations viennent s'ajouter. Comment passer de cette bombe néo à cette infâme production électronique par exemple ? Question classique, et peut-être très subjective aussi. Si la continuité avec les derniers Crazy Town semble vouloir s'installer par nature (Light The Way et son flow sombre ou encore Lemonface qui semble être un sale remix de Darkside) on revient vite à la mode des lignes fades et continues, le dubstep discret de Born To Raise Hell, la plate singularité de The Keys ou d'un West Coast très minimaliste, trop même. CxT va cependant surprendre à deux reprises : Backpack et A Little More Time, marquent un rythme bien maîtrisé, sombre et entraînant, proche d'un Black Cloud. Une partie féminine dans le refrain vient casser l'engrenage et apporter un peu de fraîcheur sans taper dans l'originalité. C'est sans fioriture, sans grosse prise de risque et ça marche, un court instant.
Voir un nouveau groupe changer de style pour régresser n'est pas plaisant mais qu’espérez-vous de CxT au bout de tant d'années ? Crazy Town a toujours vécu à part au sein de la confrérie, un véritable circuit en dérivation dans la carte-mère du Néo, une formation déjà nappée de cocaïne et liée à toute la bourgeoisie d'Hollywood avant même de sortir quoi que ce soit. Si autrefois on pouvait adorer The Gift of Game malgré sa production très populaire et son savoir-faire douteux, alors pourquoi ne pas aimer un album qui possède, aussi discrets soient-ils, des qualités semblables dans un genre différent ? C'est pourquoi, mes chers amis, votre serviteur ne pourra se prononcer sur la note. C'est con, va falloir tout lire pour comprendre cette fois.