Benighted ~ Asylum Cave (2011)

Artiste : Benighted
Album : Asylum Cave (2011)
Genre : "Brutal Deathcore" / Death Metal / Deathgrind


01. Asylum Cave
02. Let the Blood Spill Between my Broken Teeth
03. Prey
04. Hostile
05. Fritzl
06. Unborn Infected Children
07. The Cold Remains
08. A Quiet Day
09. Shadows Decend
10. Swallow
11. Lethal Merycism
12. Drowning
-
13. Wrath (Nasum Cover)

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Un peu en retard, certes. Flemmingite aiguë vous comprenez. D'ailleurs, puisqu'on parle de trouble psychologique autant aborder le petit dernier des Stéphanois de Benighted qui n'est autre qu'Asylum Cave, 6e album du groupe. Ce skeud se veut différent des autres puisque qu'il s'agit d'un album-concept autour de la personnalité de Josef Fritzl, ayant séquestré et violé sa fille pendant 24 ans. La note culturelle passée, passons à la critique où mon avis est plutôt mitigé malgré l'engouement unanime qu'a reçu la palette. Et ouais je spoile, bande d'émos.

Avant tout je l'ai déjà écouté plusieurs fois, donc ça changera des nouveaux albums que je prenais l'habitude de chroniquer pendant la première écoute. Pour moi, je découpe l'album en trois parties, suivant l'ordre de lecture. Intro par une sonnerie de réveil énervante laissant place à une radio avec une musique mambo et ça démarre sec. Le cauchemar recommence pour Elisabeth dans son Asylum Cave. Piste efficace dans la patte des Benighted, c'est brutal, bourrin, rentre-dedans... autant dire que ça commence bien. D'autant plus qu'on a le droit à un solo. Assez rares dans le groupe jusque là, cet album corrigera le tir puisque nous en aurons droit à d'autres dans les autres pistes. S'enchaîne Let the Blood Spill Between my Broken Teeth avec une surprise : Julien (vox) se donne au pig squeal pour un résultat réussi. Là aussi le titre est excellent, fluide et les breaks glissent sans vaseline. Parlons technique rapidement, la saturation n'a pas changé c'est la même qu'Icon, batterie toujours aussi agressive même si certains diront sûrement "trop de blast" ; quant à la palette vocale, elle est toujours aussi diversifiée et maîtrisée avec comme je l'ai dis la nouveauté du pig squeal. Troisième titre avec Prey qui va marquer la fin de cette première partie. Une impression de déjà-vu par rapport au style d'Identisick.

C'est à partir de ce moment-là que l'album perd non pas d'intensité mais d'accroche. Les titres ne sont pas mauvais, au contraire, mais les éléments accrocheurs sont plus disparates et éparpillés ça et là. Aussi l'on comprendra l'étiquette Core que se donne le groupe dans son appellation "Brutal Deathcore". Jusque là on cherchait encore, la classification s'axant plus vers le Brutal Death voir un Deathgrind mais on restait dans un son Metal. Je ne dis pas que ça a viré Deathcore, hein, vous pouvez reposer vos cailloux. C'est juste que le côté Core se fait moins timide avec une plus grande présence de breakdowns (Unborn Infected Children, The Cold Remains) et certains riffs s'en rapprochent beaucoup (A Quiet Day, Shadows Descent). Ce n'est pas désagréable, mais ça essouffle un peu le style propre à Benighted qui vient à se rapproche vers un son américain. On écoute les titres sans vraiment les retenir.

Heureusement l'album reprend du souffle avec Swallow avec brutalité non-stop et qui le restera jusqu'à la fin où la dernière piste, la plus longue avec 5min, globalement bien fichue car on ne tombe pas dans l'ennui, redoutable pour ce genre avec des chansons de longue durée. Même si on retrouve un riff pas du tout pompé sur Grind Wit héhé. Si vous avez acheté la version limitée, vous aurez droit à une cover de Nasum. Pas dégueu, avec celle de Napalm Death on peut dire qu'ils ont un bon choix de covers.

Avis mitigé donc, l'album est bon mais aurait gagné à être moins brouillon sur certaines compos. Ce n'est pas une déception, loin de là. Bref, un côté Core accentué peut-être pour plaire Outre-Atlantique, ce qui m'a l'air réussi au vue de ce que j'ai pu lire de certains Américains. "Benighted c'est comme le vin, il se bonifie avec l'âge" mais faudrait faire gaffe à ce qu'il ne tourne pas. C'est un album-concept mais à part le thème de lyrics, le son reste le même. J'avais déjà cette appréhension lors de l'écoute exclusive au Lyon's Hall (ceci-dit, on attend toujours le clip, ahah), mais j'ai eu de bonnes surprises notamment avec plus de soli, de bons passages défouloirs en général et une palette vocale encore plus diversifiée. Un léger relâchement donc, mais qui reste efficace.


-| Spoon |-