1. Nexion 218
2. Beyond The Horizon
3. Starless Aeon
4. Black Dragon
5. Dark Mother Divine
6. Xeper-I-Set
7. Chaosophia
8. God of Forbidden Light
9. Reinkaos
10. Internal Fire
11. Maha Kali
Voilà un album bien controversé, car très différent de ceux sortit précédemment. Est-ce justifié ? Je ne pense pas. La plupart des gens n'arrivent pas à percevoir l'incroyable richesse musicale de Reinkaos, et l'obscurité cachée derrière les solis presque "joyeux" de cet album. Mais avant de nous plonger directement dans l'album, plongeont nous dans ce qui l'entoure.
Jon Nödtveidt a enfin purgé sa peine de prison pour complicité de meurtre. Pendant toutes ces années, des mélodies hantent son esprit, des mélodies qui, au fil du temps, vont se perfectionner jusqu'à donner naissance à Reinkaos, l'album qui symbolisera la rennaissance de Dissection. Aussi, pendant ce temps, Nödtveidt eu tout le temps de paufiner son savoir occulte en lisant de nombreux livres de tout un tas de cultures différentes et particulièrement celles auxquelles le Temple Of The Black Light est associé. Un album qui se verra donc bien plus travaillé et mystique que les précédents, même si certains seront déçus de ne pas trouver un Storm of the Light's Bane II (ce qui aurait été débile de la part de Nödtveidt, à savoir après 8 ans de prison, donner aux gens ce qu'ils voulaient, au lieu d'exprimer ce que lui avait besoin d'exprimer à travers sa musique).
L'album commence sur une intro, Nexion 218, 218 étant le nombre représentant l'entité mystique du chaos parfait, Azerate, la divinité ultime que Jon vénère. "Zazas, Zazas, Natasanada Zazas !" sont les premiers mots sortant de sa bouche sur cet album, signifiant grossomodo "Ouvres, ouvres, les portes de Satan, ouvres !", ça annonce bien la couleur quant au contenu des chansons. La première chanson commence, à mes yeux la plus sinistre du skeud, "Beyond the Horizon". On sent un style plus épuré que ce que Dissection avait l'habitude de faire, mais le style d'origine, la patte, est toujours là. Il y a quelque chose de plus froid et de plus "chaotique" dans la musique, une maîtrise parfaite de celle-ci, quelque part. On retrouve encore une phrase occulte "Vedar-Gal Tiekals Somdus Azerate !", un hymne à l'ordre dont Jon fait partit. C'est clair et net, Reinkaos est une dévotion satanique exprimée à travers la musique, pas un simple album annonçant le retour du groupe ! D'ailleurs, dans les croyances du "TOTBL", le "Reinkaos" est l'état ou l'esprit est prêt à partir dans le chaos originel de l'univers, comprendre, que le dévôt peut quitter ce monde pour partir vers la liberté totale auprès des dieux sombres. Lorsque l'on sait ça, les évènements suivant la sortie de l'album ne sont presque pas étonnants...
Bref, le disque continue de tourner, et offre le single promo de Reinkaos, à savoir "Starless Aeon", un titre que je trouve assez efficace avec des mélodies qui restent en tête, le côté épique de Dissection bien présent, mais encore une fois, utilisé d'une façon très différente. "Dies Irae, Dies Illa, Solvet Cosmos In Favilla"...
Le quatrième titre de l'album est un des plus puissant, "Black Dragon". "Tohu Tehom Theli Than, Leviathan Tanin'iver Taninsam !", une invocation accompagnée d'une agréable mélodie à la guitare acoustique. Puis survient toute la puissance de Dissection aussi bien dans la rythmique que dans le solo qu'entâme Nödtveidt dès le début de la chanson. Un morceau épique dont on hésite pas à réciter les paroles tant le tout est bien coordonné ! Peut-être un des meilleurs passage de l'album vu sa richesse musicale et lyrique.
"Dark Mother Divine" est la cinquième piste de Reinkaos. La chanson a du mal à démarrer, on s'ennuie un peu jusqu'au solo, au pont, puis à l'accélération finale. Je me surprend très souvent, soit à passer le début de la chanson, soit à passer la chanson tout simplement... "Ishet Zenunim Taninsam Ama, Lilith Liftoach Kliffot !"
La sixième chanson se nomme "Xeper-I-Set" (Xeper à prononcer "Kepher") une chanson basée sur la mythologie égyptienne et plus particulièrement le Draconisme Egyptien (vénération de Seth et Apophis). Là on se dit "putain heureusement que ça s'excite un peu !", le morceau est très efficace avec une rythmique simple mais qui martèle bien. Lorsqu'on vient d'écouter le morceau précédent, un peu mou du genoux, on est plutôt heureux d'entendre celui-ci qui redonne un peu de punch à l'album. "Xeper-I-Set, Xeper-I-Apep"
Septième piste, magnifique titre acoustique nommé "Chaosophia", semblant de prélude au titanesque morceau le suivant. "Lucifer Illuminatio Mea"
"God of Forbidden Light", sans doute une de mes chansons préférée, si ce n'est ma préférée de l'album, tant pour sa puissance musicale tellement épique et ses paroles magnifiques rendant gloire à Lucifer comme cela n'a jamais été fait auparavant, révélant toute sa beauté à travers le moindre de ses mots. A écouter absolument ! "Lylusay Tateros Volt Sids Lucifer !"
On enchaîne directement sur le titre éponyme de l'album, "Reinkaos", un titre instrumental assez planant et dont les mélodies restent également assez facilement en tête, mais qui dit morceau planant, dit morceau assez lent, si vous cherchez de la vitesse et de l'aggressivité, passez votre chemin.
La rage de Dissection revient sur la chanson "Internal Fire", un morceau rythmé se rapprochant de "Xeper-I-Set" mais avec une touche plus sombre et moins épique dans sa composition. Certaines personnes ne voient pas trop l'intérêt de ce titre mais personnellement je trouve qu'il fait plutôt du bien. "Tanin'iver Liftoach Nia ! Tanin'iver open your eyes !"
Nous arrivons à la onzième et dernière piste (11 nombre très symbolique pour les croyances de Nödtveidt) nommé "Maha Kali". Petit cours de religion, Maha Kali, chez les indous, est la déesse personnifiant la mort et la destruction. Cependant la chanson de Dissection est tout sauf sombre, au contraire, elle est plus qu'épique. Pourquoi mettre cette chanson en dernière place ? C'est simple, elle clôt le cercle tracé tout au long de l'album, elle est la mort et la finalité de l'oeuvre, et même la finalité de Jon lui-même. Tout au long de l'album, Jon suis son parcours satanique en rendant hommage aux entités qu'il vénère, et enfin arrivé au Reinkaos, la mort peut venir le chercher, il appelle Maha Kali pour qu'elle prenne son âme et l'emmène loin de ce monde, mais contrairement à ce qu'on pourrait penser, la chanson évoque plus la joie et la gloire que la tristesse et le désespoir. Jon part heureux et fier, le torse bombé, un sourire aux lèvres. Maha Kali est un titre magnifique dans lequel on peut entendre des chants indous vers la fin, un titre qui me donne à chaque fois des frissons tellement il transpire de beauté. "Jai Kalika ! Jai Kali ! Mahapralaya will set our spirits free, Maha Kali, come to me !"
Dissection fît une grande tournée afin de répendre à travers le monde la parole d'Azerate. Erik Danielsson de Watain intervint même en tant que bassiste après le sieur Necromorbus, et le français Brice Leclercq.
En Août 2006, peu de temps après la sortie de l'album, Jon met fin à ses jours via un rituel satanique. Il se tire une balle dans la tête, entouré de onze bougies, et d'un exemplaire du Liber Azerate. Un sacrifice aux dieux sombres, mais également un moyen de quitter ce monde après l'accomplissement final de son oeuvre. Reinkaos était plus que le retour de Dissection, c'est l'album qui les a fait entrer dans la légende éternelle. Dissection était la vie de Jon, et désormais, il continue de hanter le monde à travers sa musique. Le retour de Dissection s'est en réalité fait dans la mort de Nödtveidt, et non dans sa sortie de prison, car c'est dans la mort que toute l'oeuvre du groupe prend son sens.
Un album souvent rejetté, mais dont il faut voir plus loin que la musique elle-même pour parfaitement saisir son contenu.
REIGN IN CHAOS JON